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Cacopédia

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7 mai 2010

Byzantisme Suisse

(Écrit par Arlequin)

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Les relations internationales sont généralement très compliquées. Avec plus de deux cent pays dans le monde (1) de toutes les formes, de toutes les tailles, parfois même en plusieurs morceaux avec des frontières mobiles, il est très facile d'oublier les petits malgré des efforts. Réparer cet affront n'est pas facile : certains pays frondeurs sont si petits avec un nom tellement peu prononçable qu'ils ne sont même pas reconnus sur le plan international (2) malgré leur nom tape à l'œil ! Or, que se passe t-il dans ces pays que personne ne connaît ? Ils disparaissent sans laisser de traces. Il faut alors ramasser les morceaux pendant que les coupables se cherchent un alibi. C'est inéluctable, puisque ce processus de disparition a aussi touché de grands empires que l'on a plus reconnu après quelques grignotages de territoires : en 1453, plus personne ne reconnaissait le puissant empire Byzantin alors à son apogée en 1025 ! (3) Pourtant, il était très facilement repérable puisqu'il consistait uniquement en la ville de Byzance ! La géopolitique de cette partie du monde était très simple et s'est encore simplifiée par la suite...

Que faire en cas de menace de disparition ? Le cas de l'Empire Byzantin peut mettre sur la voie. En effet, on raconte que pendant les jours qui ont précédé l'inévitable, les Byzantins ont préféré discourir de points de grammaire avec suffisance plutôt que de se préoccuper de leur situation, terrifiante à un point ! Au final, cette attitude qualifiée de prétentieuse et oisive a donné naissance au concept du Byzantinisme qui est « un penchant pour une subtilité excessive et oiseuse » Maintenant, analysons les résultats de cette politique inédite. En ayant complexifié la grammaire et enrichi la langue, les Byzantins se sont assurés la vie éternelle de tristes apatrides dans nos écrits. Maintenant, on connaît le Byzantinisme jusqu'aux confins de la Suisse ! Après 1453, des savants byzantins ayant fuit en Europe ont mis un point d'honneur à montrer aux autres pays la Richesse de Byzance (sur le plan grammatical à défaut du plan financier) pour organiser une croisade (4) qui ne verra jamais le jour, point final.

Maintenant, prenons un petit pays, la Suisse. Ce pays est riche et peut par conséquent attirer les convoitises de Venise, des descendants des médisant Médicis et des autres... De plus, comme les relations internationales sont compliquées, on peut penser que la diminution du nombre de pays va tout rendre plus simple. C'est là l'avantage de s'intéresser aux grands Empires (5)

Dans ces conditions, la Suisse doit absolument se faire entendre pour ne pas disparaître ! Pour cela, il est conseillé de prendre part aux affaires de ses voisins (6) Ainsi, personne ne va l'oublier. Malheureusement, cela ne suffit pas toujours : Avec une petite voix, il vaut mieux avoir un message original à faire passer. C'est dans ces conditions que naît le Byzantisme Suisse. De quoi s'agit-il ?

Prenant modèle sur le Byzantinisme Byzantin, après avoir testé le Byzantinisme Suisse (7), cette façon de penser fait fi de la situation internationale pour proposer une théorie qui peut faire peur à l'ensemble de la communauté internationale. Le Byzantisme Suisse est l'affirmation d'une influence Byzantine dans certains domaines qui caractérisent la Suisse. Comme rien de commun n'a été trouvé entre ces deux pays à part leurs grandes richesses (8), des diplomates diplômés ont compris que la Suisse affirmait au monde sa volonté de restaurer l'Empire Byzantin dans ses prérogatives passées ! Imaginez les chamboulements dans la géopolitique ! Du coup, ce petit pays neutre et pacifique qu'est la Suisse attire l'attention. Les tensions internationales se multiplient et ne sont pas prêtes de disparaître. On parle bien de Suisse Romande et de Suisse Normande (9), alors pourquoi pas une Suisse Byzantine ?

La politique du Byzantisme Suisse sert donc à augmenter l'impact géopolitique d'un petit pays en s'appuyant sur un grand empire disparu. Cette symbiose a de multiples avantages, notamment sur le plan touristique : le visiteur va aller au delà des clichés qui font la carte de visite de la Suisse (banques, horlogeries, chocolateries...) pour être complètement dépaysé ! Cependant, si ces associations rentables peuvent faire sourire, il faut être extrêmement prudent. A force de parler de l'Empire Byzantin, la Suisse pourrait finir par y perdre ses racines (Les Suisses Normands sont considérés comme Normands) et remplacerait ses traits de culture et d'architectures spécifiques (banques, horlogeries, chocolateries...) par des caractéristiques Byzantines (la basilique Sainte Sophie, la religion orthodoxe, la proskynèse...) Au final, certains n'y verraient pas la différence puisque ces deux pays sont considérés comme extrêmement riches. Certains Suisses voudraient bien vivre à Byzance pour tout l'or du monde, alors un peut d'auto-persuasion ne va pas leur faire de mal. D'autres ont le moral en Berne et regardent avec inquiétude la situation de leur petit pays tranquille. Pourquoi vouloir se faire remarquer sur la scène internationale si c'est pour voir leur pays disparaître au profit d'un empire romain dormant ?

Les relations internationales sont déjà compliquées sur des questions complètement absurdes. Alors imaginez un peu ce qui se passe sur des interrogations d'autant plus sérieuses !

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(1) Feinte pour dire « Je ne sais même pas le nombre de pays qu'il y a dans le monde »
(2) C'est le cas de la cocasse République d'Abkhazie dans le Caucase. Ce petit pays n'est reconnu que par la Russie.
(3) Voici une jolie carte de l'Empire Byzantin en 1025
(4) Byzance était tellement riche en 1204 que Venise a détourné la croisade de cette année pour prendre Constantinople ! L'Empire Byzantin disparaît alors jusqu'en 1261. C'est ce qui s'appelle « être victime de son succès »
(5) Après 1453, on remarquera que l'Empire Ottoman va réoccuper une bonne partie de l'Empire Byzantin au temps de sa grandeur et ainsi simplifier la carte de l'Europe.
(6) Cela explique la présence des Gardes Suisses au Vatican et le massacre des Suisses perpétré lors de la prise des Tuileries par les Révolutionnaires français en 1792.
(7) Il a suffit à la Suisse d'ignorer les guerres de 14-18 et 39-45 pour ne pas être inquiétée. Cette technique n'a malheureusement pas marché en Belgique.
(8) On raconte que certains Byzantins ont fuit en Suisse pour des raisons fiscales mais cette théorie révolutionnaire n'a pas encore été prouvée.
(9) Le très célèbre Petit Suisse est une invention Normande qui a pris ce nom pour un gage supplémentaire de qualité.

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20 avril 2010

Equitation aztèque

Écrit par Donio

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Les aztèques sont une tribu de chichimèques, venus dit-on de la ville d'Aztlan. On ne sait pas où se trouvait cette ville, et les raisons de leur errance ne sont pas toujours claires. La légende dit qu'ils offensèrent le dieu Quetzalcoatl, et qu'ils savaient devoir errer jusqu'à ce que Huitzilopochtli, leur dieu,  leur indique le lieu où ils pourraient s'installer : un aigle dévorant un serpent et se posant sur un cactus devait leur indiquer l'emplacement de leur nouvelle ville. Une version moins corroborée des faits dit que Huitzilopochtli avait oublié de baisser le volume de sa platine CD au moment de délivrer sa prophétie aux prêtres aztèques, et que cela causa une des plus grandes incompréhensions de l'histoire. Car le peuple aztèque, très pieux et respectueux des dieux, s'interrogea longtemps sur le sens à donner aux paroles « I've been through the desert on a horse with no name ».

Le sens de la première partie était évident : ils allaient traverser le désert. N'importe quel chichimèque pouvait comprendre ça. Mais les chevaux ? Qu'était-ce ? Ne le sachant pas, les aztèques n'eurent d'autre choix que de chercher. Cette longue recherche pour constituer les fondements de l'équitation aztèque fut une des raisons avancées pour la longueur de leur traversée du désert. Leur premier réflexe fut de demander de l'aide aux toltèques, leurs voisins, espérant ainsi obtenir une réponse rapide de ce peuple civilisé et raffiné. Mais si les toltèques étaient avares de leur avis, ils l'étaient moins de leurs insultes, et ils chassèrent nos braves amis qui en conçurent beaucoup de rancune envers les toltèques.

Il leur apparut alors que, ne sachant pas ce qu'était un cheval, ils devaient envisager qu'il s'agissait peut-être d'une chose qu'ils connaissaient déjà, mais dont le dieu aurait codé volontairement le nom pour tester leur foi. Les dieux ne parlent pas de choses qu'on ne peut pas trouver. Ils se mirent donc à essayer toute sorte de moyens de locomotion.

Un des premiers essais fut l'agave, qui présente l'avantage de ne pas bouger quand on cherche à l'attraper pour monter dessus, mais qui présente deux désavantages majeurs : s'assoir dessus est un problème épineux, et elle ne vous transporte pas à travers le désert une fois qu'on a réussi à s'assoir. Ayant acquis une connaissance pointue de l'agave, ils purent en déguster le suc et apprirent à le faire fermenter. Cela permettait à leur esprit de voyager, quoique pas toujours très loin, mais ils en conçurent malgré tout beaucoup de rancune envers ces plantes bien agressives.

Ils testèrent ensuite quelques animaux : le serpent fut vite abandonné en raison de sa petite taille. Les oiseaux furent également assez vite mis hors de cause, prétendument pour la fragilité de leurs plumes et pour protéger leur statut d'artistes. Même l'aigle fut oublié, en grande partie parce qu'il était quasi impossible d'en attraper un vivant. Ils mirent plus d'espoir dans les pumas et les jaguars, mais durent se résoudre à tuer leurs espoirs avant que ceux-ci ne les mangent. Ils tentèrent les dauphins avant de se rappeler que les dauphins ne traversaient pas le désert. Ils finirent par abandonner, et en conçurent beaucoup de rancune envers ces animaux qui refusaient de les porter.

A force d'errances, ils finirent par trouver, sur le site de l'actuel Mexico, le fameux signe qui les attendait : un aigle juché sur un cactus et mangeant un serpent. Ils étaient arrivés au but, et ne savaient toujours pas ce qu'était un cheval, ni pourquoi le leur ne devait pas avoir de nom. Ils avaient donc tourné en rond pendant des siècles pour rien. Ils en conçurent beaucoup de rancune envers Huitzilopochtli, mais comme un dieu a toujours raison, il allait falloir que quelqu'un paye pour lui. On a vu le résultat.

15 avril 2010

Histoire de l'agriculture à l'ère jurassique

Écrit par DocteurG

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Qu'est-ce qui caractérise l'humain ?

Des tas de jean-foutre ont des théories farfelues ou des réponses lapidaires et incongrues comme "le rire est le propre de l'homme" ou encore "les animaux n'ont jamais eu de guerre". A ceux-là il est facile de répondre que si la mouette rieuse et le merle moqueur portent ces noms, c'est bien que la tranche de poilade n'est pas homo-spécifique. De plus si vous connaissiez mon chien vous n'auriez aucun doute à ce sujet. Quant à la guerre, une simple observation des différentes colonies de fourmis se développant dans les jardins, les tapis de salle de bain ou les vivariums des muséums d'Histoire Naturelle permet de se rendre compte que notre espèce n'est pas la seule belliqueuse sur Terre.

Alors pour répondre à la question princeps de cet exposé il faut se tourner vers la science ; exploratrice infatigable, théoricienne réfutable, déchiffreuse expérimentale, la science nous éclaire de son flambeau en toute question obscure contrairement aux vessies déguisées en lanternes.
Selon la médecine, ce qui nous fait humain est la faculté d'avoir un télencéphale hautement développé, un pouce préhenseur à chaque main et éventuellement d'avoir eu la scarlatine.
Selon les psychologues cliniciens, c'est d'avoir envie de coucher avec sa mère et de tuer son père si vous êtes un garçon, l'inverse si vous êtes une fille.
Selon les anthropologues, c'est d'avoir une culture nomade de chasseur-cueilleur puis de se sédentariser grâce à l'invention de l'élevage (rendant obsolète la chasse) et de l'agriculture (rendant surannée la cueillette).

Le petit Popper des peuples le soulignait, la force de la science est d'être réfutable. On peut à l'aide d'arguments, d'expérimentations ou d'évidences aller à son encontre et proposer un nouveau paradigme qui sera la vérité jusqu'à preuve du contraire. Or si le coup du pouce préhenseur, du désir de relations incestueuses ou de la sédentarisation tient encore la route scientifique, il n'a échappé à personne s'intéressant de près à l'agriculture cette dernière n'est pas une caractéristique humaine. En effet les dernières datations à l'aide d'isotopes radioactifs et dévoilées lors du salon de l'agriculture ont montré que le concept d'agriculture date d'environ 250Ma pour son apparition, d'environ 150Ma pour son apogée. Une quasi-disparition est à noter de 65Ma à 10ka (date du renouveau) dans le passé.
Revenons donc sur cette période fondatrice de l'alimentation et constituant un pas gigantesque dans l'évolution biologique comme nous le verrons par la suite.

-250Ma c'est le Mésozoïque, c'est le règne des trilobites, graptolytes, fougères et autres échinodermes qui avaient supplanté les ammonites ou les foraminifères, ces minables du Paléozoïque ! Ces animaux en mourant lors de cette magnifique (#) crise primaire-secondaire ont libéré au fil des millénaires des quantités incroyables de calcaire dans les sédiments rendant les sols peu fertiles.

Les animaux dominants du Trias étaient les poissons et les reptiles, dans la Paléotéthys et sur la Pangée respectivement. Chaque embranchement phylogénétique devant subvenir à ses besoins dans ce monde cataclysmique a du adopter des comportements permettant la survie de ses espèces. Les poissons entretinrent le plancton, les reptiles les fougères et ces nouveaux végétaux hyper-modernes (&), les gymnospermes.

Il est un usage bien établi qui consiste en mer à éviter de trop salir, de trop exploiter les ressources, de trop générer de déchets, car il n'y a pas de lieu dans l'océan pour mettre les détritus et que si l'on pollue le liquide, c'est du nord au sud de la Paléotéthys qu'on en pâtit. Sur le sol terrestre c'est une autre histoire. Il existe toujours une cuvette, un lac, une dépression où balancer ce qui nous encombre. Et ça y restera à jamais.

C'est donc au Trias que les chondrychtiens et ostéichtiens ont mis en place l'agriculture raisonnée dans l'océan et que les sauriens, chélonates et autres tétrapodes écailleux ont développé une culture intensive.
Que s'est-il passé par la suite ?

Nous passerons rapidement l'épisode du Trias que nous venons d'aborder, certes les bases théoriques des systèmes d'exploitation agricole étaient définies mais ce fut surtout une ère de tests, d'essais-erreurs.
Ce n'est que plus tard que les deux systèmes purent être considérés comme mis en place et fonctionnels. Le plancton était bon et nombreux, les fougères gigantesques. Reptiles et poissons mangeaient à leur faim, ils étaient tous autosuffisants.

Et comme tout le monde était content il fut décidé d'entrer dans une nouvelle ère de prospérité, appelée Jurassique en souvenir de l'orogenèse hercynienne. Les poissons se contentèrent de croître et de multiplier le nombre des espèces en conservant des plans d'organisation originels. Poissons cartilagineux, poissons osseux cela leur suffisait bien, et tant que la manne du plancton serait là ils n'auraient rien à craindre. Ils produisaient ce dont ils avaient besoin et ne consommaient ni plus ni moins que leur production. Une autosuffisance équilibrée régulait la vie marine.

Pour les reptiles il s'agissait d'un autre refrain à la même chanson de la chaîne trophique. Rien n'était assez grand pour eux. Ils se mirent à cultiver les plus grandes fougères, les plus grandes herbes, les Cephalotaxaceae et autres Ginkgoaceae...
Du coup, les petits lézards prétentieux grandirent.
Et par conséquent ils eurent d'encore plus grands besoins.
Assez vite les plus gros exploitants agricoles pangéïques dominèrent le monde par le contrôle des ressources alimentaires.
Quelques sauriens essayèrent bien de rejoindre les poissons, mais leur corpulence massive montrait qu'ils avaient déjà subi le régime reptilien et jamais ils ne purent désévoluer en poissons.

Sur le sol ferme c'était de fait le règne des dinosaures. Ils entreprirent des réformes agraires destinées à augmenter encore plus la productivité : extraction de terreau au Deccan, importation de pesticides interstellaires au Yucatan. Malheureusement les excès dans ces pratiques ont engendré une violente éruption volcanique sans précédent et, comme un des astéroïdes de transport, Chicxulub (£), s'écrasa en pleine livraison il y a 65Ma, l'atmosphère fut très vite obscurcie de poussières et diverses scories.

Les plantes firent grève et refusèrent de continuer à pratiquer la photosynthèse. Du moins sur le sol immergé, une vaste fronde végétale mit à terre les gros consommateurs ne permettant, dans cette lutte finale, qu'aux tous petits, qu'aux modestes de survivre.

C'est pour cela que maintenant les lézards ont des proportions raisonnables et sont beaucoup moins arrogants que par le passé.
Les poissons, eux, n'eurent pas à subir ce conflit social, le plancton n'ayant jamais eu à se plaindre du comportement raisonnable des habitants des mers. C'est pour cela que maintenant encore un signe zodiacal leur est dédié.


(#) jusqu'à 96% d'espèces marines disparaissant, sans compter les trois quarts des espèces terrestres.
(&) Pour l'époque, depuis la graine a appris à cacher sa pudeur.
(£) Astéroïde de catégorie "convoi exceptionnel".

3 avril 2010

Institutions de Révolution

Écrit par Arlequin

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« Et si on faisait la Révolution ? » Voilà une idée populaire qui s'insinue chez beaucoup de monde lors de conversations banales. Dans ces conditions, pourquoi instituer ce soulèvement tant espéré est-il si compliqué ? Analysons les composantes d'une Révolution pour trouver une solution.

Le nombre de Révolutionnaires est primordial. L'individualisme assure le succès d'un tel mouvement. En effet, chaque personne a ses propres revendications en exigeant, par exemple une Révolution des Institutions. Sans équivoque, les motifs de mécontentements sont proportionnels aux nombre d'habitants du pays en question. Au risque d'en voir une prolifération anarchique, la Révolution a de beaux jours devant elle ! Malgré ces données encourageantes, l'Etat peut sourire devant ces peuples si inspirés. L'individualisme rend tout soulèvement insipide, désuni et sporadique malgré de bonnes intentions. Un individu peut toujours prendre des Résolutions pour  faire sa Révolution avec insistance, mais faire la Révolution seul est le meilleur moyen pour être la risée de la population et finir placé dans une institution. On en déduit que l'anarchie n'est pas propice aux Révolutions même si les Révolutions favorisent l'anarchie. Dans ces conditions, beaucoup hésitent à se lancer, vieillissent et finissent désolés, résiliés, rêvant à cet âge d'or où les Révolutions étaient couronnées de succès.

L'âge des Révolutionnaires est aussi très important. Généralement le fruit des Jeunes qui rêvent de refaire le monde, la Révolution souffre du vieillissement de la population. Bientôt, il n'y aura plus assez d'actifs pour fomenter un tel mouvement tandis que des personnes âgées finiront dans des institutions. On impute la perte de motivation révolutionnaire à une maturité intellectuelle. C'est faux. Avec l'âge, on apprend que la Révolution est une circonvolution qui revient sur son point de départ : Ainsi, il est beaucoup plus simple de ne rien faire. Les Jeunes parlent de la Révolution avec admiration et voient en elle une Révélation pour opérer à une redistribution des cartes. Avec l'âge, ils déchantent devant l'évolution de la situation qui n'a fait que tourner en rond puisque l'envie de Révolution est toujours là. La situation voulue Révolutionnaire est donc vue comme normale.

Le succès de la Révolution entretient la Révolution. Inspiré par ses succès dans l'Histoire, vouloir la Révolution est un comportement tout à fait normal, surtout en France, pays où la Révolution est une véritable institution. Après 1789, 1830, 1848 et 1968, comment l'Etat pourrait-il relever l'importance d'une situation normale ? Ceci assure donc de beaux jours à cette protestation violente.   La Révolution a la réputation d'être un tragique bain de sang issu de l'exaspération populaire. Du coup, le succès de la Révolution tue la Révolution en apeurant la population qui va écouter l'Etat et en apeurant l'Etat qui va soudainement écouter ses administrés. Pour certains, cette situation qui devrait être normale est tout simplement Révolutionnaire ! Ainsi, l'Etat est dans une impasse. Il faut savoir que si chaque gouvernement voue une répulsion tenace envers la Révolution, ces faits seront repris par les régimes politiques suivants qui en retireront de la fierté et de la légitimité. Chaque pays ayant connu la Révolution lui donne un petit nom affectueux. Comment expliquer autrement que le Pouvoir fasse lui-même des Révolutions de palais ? Ainsi, elle est Grande puis Glorieuse en Angleterre, des Œillets au Portugal, Orange en Ukraine, Verte en Chine et en Inde et de Velours en Tchécoslovaquie...

La Révolution n'a plus rien de Révolutionnaire

Le succès de la Révolution dépend de sa durée. Quand on commence une Révolution, il suffit d'attendre un peu pour que les combattants s'épuisent. Ainsi, tout rentre dans l'ordre avec une simple autorégulation. Quand les troubles s'éternisent, c'est un peu plus compliqué : On a le temps de  montrer son désaccord avec une Révolution en... faisant la Révolution, autrement dit, en basculant dans la contre-révolution ! Le problème est que cette option rallonge encore un peu cette période troublée et le pays sera désolé. Une Révolution courte donnera envie aux retardataires de réitérer l'expérience. Une Révolution longue fait passer une situation d'exceptionnelle à banale tout en excitant l'exaspération populaire ! « La France est en paix ? Mais c'est une véritable Révolution ! » Découlant de la situation précédente, les situations banales deviennent révolutionnaires ! Dans ce cas, les Révolutions se font sans que personne ne les voient, ce qui diminue fortement leur intérêt. La preuve, si un individu crie « C'est la Révolution ! », il va devenir la risée de la population pour finalement être placé dans une institution.

Pour que les Révolutions ne soient pas banales, il faut attendre qu'elles se raréfient avant de les déclencher. La vigilance de l'État sera endormie. Le résultat sera spectaculaire. Ainsi, la Révolution redeviendra révolutionnaire et inattendue ! C'est bien pour ça que l'Etat rend les choses si difficiles ! L'inauguration d'un Club Révolutionnaire va alerter l'État qui va se charger de sa dissolution en plaçant les meneurs dans une institution. Il faut donc jouer sur les mots en renommant ledit club, mais ces changements risquent de compliquer la réalisation de la Révolution.

Des institutions au secours de la Révolution

Des partis politiques prônent la Révolution mais sont peu plébiscités par le peuple. Les Révolutions qu'ils proposent sont connues et prévisibles, avec un programme banal, ce qui leur enlève beaucoup d'intérêt. D'un autre côté, fonder des sociétés secrètes est parfaitement normal. Ce n'est donc pas Révolutionnaire. On dit aussi que pour réussir une Révolution, peu de personnes doivent être au courant ! C'est stupide de se compliquer la tâche ainsi ! De son côté, l'Etat fait des efforts pour encourager le Peuple à se soulever en faisant la sourde oreille devant ses revendications. Il faut dire que les revendications populaires sont parfois un peu trop éparpillées pour que des réformes plaisent à tout le monde, ce qui rend les choses compliquées.

Les facteurs qui jouent sur le succès d'une Révolution sont nombreux et très aléatoires. Créer une institution coordinatrice des Révolutions résoudrait le problème de façon simple en gérant le temps, l'endroit, les revendications, la spontanéité, l'organisation et les résultats, le tout en évitant de tomber dans l'anarchie. Ainsi la Révolution n'aura plus cette image de violence incontrôlée et pourra convaincre les acteurs les plus sensibles d'y participer. Il ne faut pas oublier que l'État a un rôle à jouer dans la réussite d'une Révolution puisqu'il peut en être la victime ou l'instigateur, permettant aux meneurs Révolutionnaires de se former dans de prestigieuses institutions.

Pour voir le succès d'une Révolution, il suffit de proposer des idées révolutionnaires en prenant le contre-pied de ce qui est communément admis. Puis, avec le temps, ces « nouvelles idées » seront tout à fait banales et des Révolutions qui ont déjà fait leurs preuves pourront être prises comme modèle. Heureusement que certaines choses ne sont pas prêtes de changer : on pourra toujours dire que la Révolution est bel et bien une éternelle circonvolution.

26 mars 2010

Cardioschizie

Écrit par Charles

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De Kardia (grec) : le cœur
Et Schizein (grec) : fractionnement

Définition : pathologie définie par un fractionnement du cœur (brisage), due à des causes externes, d'apparition brutale elle peut se résoudre spontanément comme nécessiter des soins soutenus.

Description : le patient décrit une grande douleur cardiaque irradiant dans la poitrine voire les bras, il peut sans que cela ai été observable in buro y avoir un craquement, une impotence fonctionnelle brutale et réversible, des contractions thoraciques, tremblements, tachycardie, pleurs, faciès douloureux.

Facteurs favorisants : rupture amoureuse, décès d'un être cher voire d'un animal de compagnie de longue date, parfois perte d'un emploi.

Diagnostic différentiel : Infarctus du Myocarde, infection myocardique physique, emphase du patient suite à un événement mineur, contact avec un DRH.

A l'examen : faciès douloureux, larmes, ou alors repli, colère allant jusqu'au refus des soins. On peut noter une perte ou une prise de poids. Le pronostic sera meilleur avec une bonne verbalisation et un investissement dans le travail. On peut laisser le patient réciter des genre de mantras qu'il aura appris parmi les siens comme « toutes des salopes » « je veux tuer cette pute » « tous des cons » « dans une semaine il reviendra en rampant »

La guérison pourra être entravée par des troubles du comportement de type délinquant : dégradation de biens matériels, harcèlement, dans la série auto agressives crises de dipsomanie appellation populaire : "grosse cuite").


Techniques diagnostiques :

Ici cardiographie du cœur d'une jeune femme de 17 ans (première rupture amoureuse)



Électrocardiogramme peut présenter un intérêt certain, voyez comme sur la fin du tracé l'activité cardiaque est perturbée





Premiers soins : n'oublions pas qu'un cœur peut se fracturer au moment le plus surprenant, lors de réunion entre amis par exemple. Il est utile de couvrir la victime, souvent atteinte d'un grand froid. Lui témoigner des embrassades est un premier pas, l'application de baume chauffant sur la poitrine peut être d'un bon recours.
La victime est parfois choquée et mutique. Il faut éviter de sortir des platitudes telles que « un de perdu, dix de retrouvées » ou encore « tu vas enfin pouvoir faire la bringue avec nous de nouveau »
L'usage de l'alcool et autres stupéfiants est à manier avec usage parcimonieux, bien souvent ils ne font qu'aggraver le tableau.


Stade I : la fêlure simple. Un sparadrap propre suffit, ainsi qu'une dose de 50cc de Nutella per os. Le pronostic est bon, pour peu qu'on ne tripote pas trop la cicatrice qui pourrait alors bourgeonner. On peut utiliser du bleu de méthylène, qui a donné l'expression aux fameux « bleus au cœur »

Stade II : la fissure. Là il faudra user de stéristrips ou de pansement invisible autocollant. Il faut se méfier de l'infection, la rancœur trouvant là une porte d'entrée et pouvant infester la plaie d'un deuil pathologique.

Stade III : la fracture. Il est recommandé de ne pas bouger le blessé. Le plâtre au cœur a fait ses preuves bien qu'il émousse de fait et mécaniquement les autres sentiments. Une écharpe sera fixée à la clavicule gauche pour permettre une bonne irrigation. Des séances de kiné seront à prévoir (deux mois à un an selon les individus)

Stade IV : la fracture déplacée. Rappelons que seul un Coeuropacteur est habilité à réduire cette fracture, qui bien  souvent consolidera avec des cals vicieux mal opérables et qui pourront gêner les futurs transports amoureux. Tout se jouera en rééducation (centre spécialisé) où le cœur sera ré entrainé à battre par paliers progressifs. Dans les deux cas de fractures et trauma cités ensuite, il fait partie du soin de garder un éloignement avec le ou la responsable volontaire ou non de la fracture. Cela ralentirait la guérison, voire empirerait le tableau (risque d'infection à Cardiola regrettibae ou rancunii)

Stade V : la fracture éclatement : voir le schéma plus haut. Ce cas nécessite une chirurgie réparatrice en urgence. Vis, plaque, greffons sont appliqués. Pas besoin de scalpel le cœur étant déjà à cœur ouvert. Toute la science et l'expérience de nos cardiochirurgiens sont mises à l'épreuve. La convalescence est longue et difficile. Il arrive hélas que certains nerfs soient touchés et que le patient ne soit plus jamais en mesure d'aimer. Le suivi psychologique est important pour parer aux deuils dysfonctionnels, repérer les failles restantes, dépister les comportements compensatoires tels que le don juanisme cruel.
De plus avec le matériel chirurgical (qui reste en place un an) les patients se plaignent souvent d'avoir le cœur lourd, le cœur gros. Une bonne éducation sur leur trauma et les intervention peut les aider à surmonter cela.
Des cas de décès ont été rapporté, on les désigne sous le nom banalisé "mourir de chagrin"

Annexe : le cœur gelé. Après un choc, rupture, décès, il arrive que le cœur par un mécanisme de défense, se gèle plutôt que ne se brise. Le réchauffement sera long et se fera exclusivement de l'extérieur. Ce n'est pas irréversible ! Et c'est toujours une grande gratification d'entendre un patient déclarer « Cette œuvre m'a fait fondre le cœur. »

Prise en charge des familles : elle nécessité une grande écoute et des temps de parole sans jugement. Le but est d'expliquer que le cœur traumatisé mettra du temps à fonctionner comme auparavant. Et que les cicatrices auront produit un changement, même minime.

Pour les conférences à la famille nous faisons intervenir les Cardioschizés, guéris et rééduqués, afin qu'ils partagent leur vécu et donnent de judicieux conseils de première urgence de de vie au jour le jour.

Ne pensons pas qu'à nous. N'importe quel cœur peut être malmené, ébréché, brisé et il est de notre devoir à tous de veiller à la santé de nos proches et à la notre.

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20 mars 2010

La sodomokinésie

Écrit par Mezcal

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En ces temps où l’usage intensif des énergies fossiles – dont on nous annonce de toute façon régulièrement l’assèchement des réserves pour la semaine prochaine – remet en cause l’équilibre de la biosphère, il est de bon ton de rechercher de nouveaux types d’énergies, ou d’en redécouvrir d’ancestrales.

Et comme c’est la frénésie des transports qui vient brûler le plus sûrement les stocks et réduire l’espérance de vie des générations futures (1), les scientifiques visionnaires se tournent vers les moyens de locomotion écologiques, comme la sodomokinésie.

Le principe mécanique de la sodomokinésie est simple : l’orifice anal, contrairement à d’autres voies naturelles, est entouré de muscles puissants, les sphincters, qui peuvent exercer une pression importante sur tout levier oblong introduit entre eux. Pour peu que le phénomène de friction susceptible de détourner les effets du couple moteur soit enrayé par une matière visqueuse, quelques vigoureuses poussées créent une énergie cinétique importante, selon la formule :

E=l(DTC)2

où E désigne l’énergie créée, l la longueur du tube introduit et DTC le degré de torsion coïtal.

Si cette modélisation est le fruit des recherches les plus pointues, il est frappant de constater que nos lointains prédécesseurs avaient constaté la puissance de la sodomie par l’expérience, sans avoir besoin de se livrer à des calculs fastidieux.

Les habitants de Sodome, même s’ils ne furent pas les premiers expérimentateurs de cette pratique vigoureuse, passèrent à la postérité et donnèrent leur nom à cette science, tout en créant malheureusement un malentendu préjudiciable à son développement et son rayonnement. C’est en effet pour aider les anges perdus dans leur ville et réfugiés chez Loth à rejoindre leur logis au paradis qu’ils se proposèrent pour un viol collectif, leur permettant d’être propulsés avec force bien plus haut que leur lune. Ce n’est d’ailleurs qu’au IIème  siècle de notre ère que leur initiative bienveillante commença à être stigmatisée dans les écrits religieux.

On a beaucoup glosé sur les habitudes des Grecs antiques, qui considéraient qu’un maître transmettait la quinte essence de son savoir à son jeune précepte en passant par le tunnel sombre qui ne sent pas très bon, mais peu d’historiens ont fait le lien avec le goût du voyage et le respect de la dame Nature des Hellènes. La fameuse formule « Va te faire voir chez les Grecs » indique pourtant de façon explicite le moyen de se déplacer sans effort particulier, et même dans la joie et le plaisir, en mettant à contribution la force entraînante du mât de misaine. Ce n’est pas par hasard si Ulysse et ses compagnons, tous de musculeux guerriers dans la force de l’âge, mirent tant d’entrain à explorer le monde avant de retrouver leurs épouses obnubilées à faire tapisserie, et surent se rire des tempêtes et catastrophes qui endommageaient régulièrement leurs bateaux.

Ce faisant, ils inventèrent un moyen simple de hisser le grand phoque que les navigateurs perpétuent encore aujourd’hui, qu’ils privilégient la voile ou la vapeur d’ailleurs...

D’autres grands conquérants s’engouffrèrent dans la voie étroite ainsi tracée : Perses, Phéniciens, Romains et même les chefs celtes qui, selon Diodorus, dormaient toujours avec deux jeunes garçons pour être prêts dès le réveil aux plus ardentes chevauchées.

Car la sodomokinésie ne limite pas ses effets aux déplacements maritimes : elle vient suppléer à bon escient les efforts des chevaux, lorsque ceux-ci sont las de s’être fait grimper toute la journée.

Il est dommageable qu’au fil des siècles, l’obscurantisme soit venu prohiber la sodomokinésie, pour des prétextes fallacieux. Nul doute que le triste Moyen-âge se serait moins traîné en longueur, au rythme des lourdes et encombrantes carrioles, et que l’explosion industrielle et cul-turelle serait survenue plus tôt si quelques bigots n’avaient pas inventé le « crime contre nature ».

C’est par contre une belle nouvelle de voir dans nos rues des chercheurs enthousiastes à la queue leu leu, entonnant du Village People afin de se donner du cœur à l’outrage, qui développent à grand coups de boutoir une énergie propre et responsable.

Promis, à la prochaine Marche des Fiertés, on sauvera tous ensemble la planète !

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(1) le transport des participants au sommet de Copenhague (officiels, entourage et parasites) a, par exemple, représenté l’équivalent de 40 000 voitures circulant 24/24 sur autoroute pendant un an.

13 avril 2009

Histoire de la peinture sur l’Ile de Pâques.

Écrit par Sayyadina

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La particularité d’une île est l’isolement y compris culturel.

Pendant longtemps on a associé ce lieu à ses gigantesques statues, les Moaï.
Une fois que l’homme moderne a constaté son énormissime erreur, les critiques d’art ont pu se pencher sur la production importante, tant au point de vue du nombre et par sa qualité : l’art pictural de l’Ile de Pâques.

Autant les sculptures sont très grandes, autant les peintures sont microscopiques, c’est d’ailleurs si vous m’accordez cette parenthèse, la raison pour laquelle l’humanité est passée à côté de l’immense talent des habitants de l’île.

Aujourd’hui, grâce à la technologie haute définition les humains peuvent admirer les œuvres d’arts picturales.
Munissons-nous d’une loupe à verres grossissants 42 fois, pour continuer la lecture de cet exposé.

Comme dans tout mouvement artistique, nous pouvons séparer l’art de l’île de Pâques en deux périodes.
La période dite jaune et la période dite blanche.

La période jaune :

Son nom provient uniquement du support utilisé par les peintres. L’œuf de poule.
Historiquement cela s’explique très bien, ce n’est qu’au cours du temps où la vue adaptée aux petites choses permettra à la population de progresser dans leur recherche du minuscule et d’évoluer vers d’autres supports, comme nous le verrons plus tard.

L’œuf de poule se caractérise par une coquille jaunâtre, d’où le nom de « période jaune » donnée aux premières œuvres picturales de l’île.
Le principe est simple, il suffit avec d’un pinceau de peindre la coquille sans la percer.
Dans un premier temps, vers 4200 ans avant JC, la style était plutôt rococo (du nom du célèbre coq coco) avec des créations sans grande originalité mais très appréciées de leur temps.

La plus célèbre représentation est le « autant faberger que Regerber ». L’artiste avec subtilité peint avec son sang et autres excréments de magnifiques volutes et plumes de coq.

Ce style sera utilisé pendant de nombreux millénaires, il faut attendre 420 avant JC pour voir apparaitre un nouvel élan de renouveau dans la technique de fabrication des pigments servant à peindre que dans la façon de peindre.

Cette période donne naissance à un art plus géométrique, tout en gardant un style très lourd et détaillé.

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Mais on commence aussi à voir apparaitre le style floral très coloré qui fera la renommée de la deuxième période.

La période blanche :

Première révolution : le support.
Les habitants connaissent un développement important de la rétine, qui leur permet de voir plus loin. Cette propriété particulière les conduit à utiliser un nouveau support à leurs créations. L’œuf de caille qui se distingue par sa petite taille et par sa couleur blanche, d’où le nom de période blanche.

Deuxième révolution : la technique
Elle évolue aussi très vite et se dédouane des formes d’art classiques, osant sans cesse des nouveautés dans les formes ou les couleurs.

Dès 42 avant JC, on voit apparaitre un décor floral mais beaucoup plus stylisé.

Ce n’est que le début d’un long affranchissement du style ampoulé de nombreux siècles de classicisme.

Plusieurs types de décor apparaissent :

- le décor en relief. Très stylisé et encore parfois des inspirations florales mais aussi des formes plus abstraites.

Regardez comme ce décor délicat évoque à la perfection une montagne enneigée.

- le décor humanoïde : enfin les hommes apparaissent sur les œufs, sans marcher toutefois dessus, les autres formes restent prépondérantes.

Les émotions sont représentées avec délicatesse et réalisme :

Les maquillages tribaux aussi avec cette magnifique œuvre « Ex Kiss » réalisée sur des œufs de poules en hommages aux ancêtres.

Enfin on ne pourrait pas finir cet exposé sans évoquer aussi les odes à la fécondité que représentent certaines des œuvres les plus récentes (à partir de 42 après JC).

Ces hommes et ces femmes de véritables artistes, continuent encore aujourd’hui à nous épater par leur maîtrise et leurs bons œufs. Quelle belle vision artistique.

6 avril 2009

Fortune de la langue étrusque au Moyen Âge

Écrit par Croll

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8 Ч Ц Л (1)...

ξ Σ Ξ Γ γ ?

Ψ Ж ∩ ⊕ ≌ Й Ψ Φ ! (2)

Φ ó ๛ ๗ ท ๑ ์ à ธ ษ ด,
š ๓ ๙ี Φ Ψ и п ф ψ ш Λ Γ Σ,
Ω β Ψ. (3)

Ø ñ ð î ù ÷ ã Æ, (4)
¥§ Δ Γ Θ,
Ξ จ Ž,
Ð š,(5)
Ð ¥ Ж Щ λ ζ Ф Ђ,(6)

Ω ∑ њ ‰ Ш Ф. (7)

-------------------------------------------------------------
(1) Au plutôt devrais-je écrire "¨Ξ จ Л"(8)
(2) Ses dires se seraient retournés contre lui un jour à ce qu'il parait. (20)
(3) C'est cela qui m'a dégoûté des fruits de mer. (10)
(4) Là est toute la richesse du langage étrusque.
(5) On ne peut être plus concis. (12)
(6) Comme quoi l'important, c'est ce qui compte ! (13)
(7) Conclusion peut-être hâtive mais tellement ressemblante aux nôtres. (14)
(8) Preuve que le langage étrusque est étrange et brusque. (15)
(9) ...attraper un rhume. (21)
(10) Comme quoi "La fourrure ne fait pas l'animal" dixit un moine pickpocket (2)
(11) Ils le portaient même à hauteur des genoux, ils risquaient tous d'... (9)
(12) Ce peuple voulait que tout soit court, d'où leur fameuse invention du short. (11)
(13) Les comptes aussi étaient importants.
(14) Paradoxalement au fait que la conclusion arrive après l'introduction et le corps du texte.
(15) Comme quand on mange des mollusques (3) (16)
(16) Comme un mélange qui offusque (17)
(17) Ou un ange qu'on débusque. (18)
(18) Ils sont rares les mots en "usque" ! (19)
(19) Faut faire du sport pour travailler ses musques. (42)
(20) Qui sème le vent peut ... (9)
(21) D’où l’importance de mettre son short à la taille.
(42) Toi aussi, montre que t'es malin et trouve des mots en "usque".

10 mars 2009

L'urbanistique tsigane.

Écrit par lulli

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L’urbanisme, c’est l’étude des villes et l'organisation spatiale de rassemblement humain, en somme. Aujourd’hui, le sujet qui m’inquiète, est celui de l’urbanistique tzigane, belle de par sa conception même, en péril de par sa précarité.

Je me permets un bref historique sur l’histoire de l’urbanisme de ce peuple nomade. Il est important de bien cerner ce sujet qui reste fort complexe et laisse songeurs nos meilleurs experts. J’ai toutefois, pour vous, dégoté une personne capable d’en parler avec amour et plaisir, Mme Irma Lagrange.

« Mme Lagrange, vous vous passionnez pour ce peuple nomade depuis bien longtemps et c’est pourquoi aujourd’hui nous venons vous poser une question sur…
- C’est un peuple merveilleux, ils sont chaleureux et accueillants, leur maison de peu est toujours ouverte au vent et à la pluie, il m’y ont reçue telle une reine, comment l’oublier ?
-effectivement, cela a dû être fort comme expérience nous voudrions parler de…
-fort n’est pas le juste terme, c’était absolument inconcevable, merveilleux, à en pleurer Monsieur, à en pleurer…
-Si nous en venions à notre sujet sur…
-oui, parlons donc de leur misère, inconcevable dans nos pays de les laisser vagabonder livrés à eux mêmes et sans ressource ! une honte !!
-Madame Lagrange, parlez moi de l’urbain je vous prie !
-l’urbain est le seul lieu qui peut les accueillir un peu en retrait sur des terrains vagues, cela m'est intolérable comme pensée, ces femmes sans eau courante, ces hommes sans toit ! »

Après une bonne heure de discussion peu fructueuse on en arrivait à croire qu’Irma n'y connaissait rien quand soudain, une lueur dans son regard vitreux de boule de cristal dépolie…

« Ce peuple a une façon de concevoir ses villes absolument révolutionnaire, mais ça tout le monde le sait ça ne sert à rien de s’appesantir n’est-ce pas Monsieur ?
-Madame, je vous en prie, approfondissez donc vos idées sur ce sujet !
-si vous insistez, c’est fort simple. »

Le reste de son discours sera résumé, une fois lancée impossible de l’interrompre ou de la faire dévier, l’urbanisme tzigane c’était sa passion, son unique espoir et ses pires cauchemars quant à l’avenir d’une si belle construction.

Son constat est dans la durée. Effectivement, l’urbanisme sans durée n’a pas lieu d’être. Irma nous parle de durée courte durant laquelle ces gens du voyage passent par tous les stades de la création d’une ville avant d’en être chassés (pour diverses raisons pouvant aller – dans nos pays – de la gêne olfactive à –chez eux – leur besoin inné et étrange, « un brin bestial » selon Irma, de se mouvoir).

Ainsi, quand une troupe de nomades arrive dans un lieu plus ou moins vierge, il n’a… pour ainsi dire, quasiment rien. Une roulotte pour les riches, une tente percée pour les autres, deux trois fringues décrépies et des gamins aux mamelles. Ça chante, ça piaille, ça rit, ça chiale, ça vie et ça meurt.

Bon, on est dans la phase une du processus même d’urbanisation, l’anarchie des favelas en sommes… Il n’y a ni rue ni passage, ça ressemble à un empilement… de tissus et de matériaux hétéroclites. « C’est très joli, mais faut pas être frileux ».

Une fois les gens installés pour un temps incertain, ils commencent à tenter de gagner de quoi manger (non, je n’entrerai pas dans les polémiques plus où moins racistes dont m’a fait part notre amie Irma comme quoi les hommes prostitueraient toutes les femmes et qu’ils seraient tous mendiants, c’est répugnant et si c’est vrai, il vaut mieux l’oublier). Bref, ces braves gens gagner peu mais… un jour ils ont assez pour acheter une nouvelle chemise…

En attendant, la ville éphémère semble s’organiser, c’est la phase seconde ! On voit alors des zones de séchage du linge et zones pour manger, les maisons se distinguent un peu les unes des autres tout en restant imbriquées. « C’est encore plus joli le matin quand le soleil se lève » nous confie Irma toute songeuse. Ensuite, ensuite… Soit ils sont libres et leur urbanisme peut arriver à son paroxysme, soit pas.

Si ils sont libres (et ils devraient toujours l’être), ils repartent… Faisant de leur ville une ville fantôme, souvenir ! en moins de temps qu’il ne faut pour le voir… plus rien mis à part quelques déchets peut-être, quelques traces dans la boue…

En revanche, si ils ne sont pas libres… Ils commencent à construire en dur, à s’installer pour toujours, à se dénomadiser rendant leur urbanisme banal, sans intérêt, laid, odieux et donnant envie de les voir fuir dans la communes voisine.

Irma m’a enfin soufflé :
« si on leur laissait leur liberté de mouvement, ils ne dérangeraient personne passant sans repasser tels des ombres furtives… Mais à force de vouloir qu’ils aient une adresse fixe, on en fait des SDF en dérive, on les force à faire des murs… on dénature leur conception même de la ville, et cela n’est pas acceptable, non, vraiment pas ».

C’est pourquoi j’organise un front de libération des tsiganes : chassons-les de là où on les a parqués et que vive leur urbanisme !

2 mars 2009

Le coup de glotte dans la fellation danoise

Écrit par Mezcal

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Dans le cadre d’un cycle de conférences à la Sorbonne, je suis allé écouter l’autre soir un philosophe hédoniste assez controversé, le professeur Godfinger, ainsi surnommé pour ses prouesses répétées lors des cours particuliers qu’il donnait jadis aux étudiantes de Berkeley. Son exposé, prononcé devant une foule haletante et essentiellement féminine, s’intitulait « Phénoménologie du coup de glotte dans la fellation danoise » et s’appuyait sur une quête ontologique originale, comme vous allez le constater :

« Pour mon maître Husserl, la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les dispositions essentielles des expériences, ainsi que l'essence de ce dont on fait l'expérience.

Prenant au mot le grand homme, je me suis attaché depuis plus de trente ans à explorer la sensibilité d’une partie remarquable de mon anatomie, afin d’en faire extraire sans relâche par de jeunes et jolies doctorantes mon essence la plus intime et la plus savoureuse.

Vous l’aurez compris, sous mon magistère, ces chercheuses enthousiastes en sciences humaines donnent un baiser au grand chauve, jouent de la flûte enchantée, descendent au barbu, remontent la grande échelle du chef de la police et moi, je fournis le dentifrice… En un mot comme en cent, la pipe, la fellation, le pompier, voici la voie absolue de la connaissance du Moi profond !

De tout temps, la fellation a été l’objet de débats philosophiques et moraux passionnés. Questionné pour savoir si Lucy, notre ancêtre pratiquait des paléo-fellations, Yves Coppens répondit «Sûrement. A l’époque, il n’y avait pas d’interdits.»

Dans l’Egypte ancienne, le calumet était bien vu : il faut dire que c’est en le suçant qu’Isis, déesse de la fécondité, redonne la vie à Osiris, dieu des morts. Cléopâtre, quant à elle, aurait un jour gagné le surnom de Cheilon («grosses lèvres») en exerçant ses talents buccaux sur une centaine d’hommes de garde.
Pour leur part, les prostituées phéniciennes aimaient enduire de miel les sexes virils avant de les lécher.

Ce sont les Romains, toujours aussi snobs, qui commencèrent à stigmatiser cette réjouissante pratique, à leur sens héritée des peuplades « barbares » qu’ils ont vaincues : ils inventèrent même le terme « phénicianiser » synonyme de « se laisser pénétrer par la bouche »…

La chrétienté vint très vite pour condamner, elle aussi, cette pratique : au Vème siècle, chez les catholiques irlandais, la fellation est punie de quinze ans de prison au même titre que l’homicide… Des siècles et des siècles d’obscurantisme recouvrirent d’une soutane noire le pauvre Popaul frétillant.

Il fallut le courage de grandes dames pour relancer la recherche existentialiste du thermomètre à moustache, du chinois briqué et du salami turluté. On ne saurait jamais assez remercier France Gall pour « Les Sucettes » et Linda Lovelace pour « Deep Throat » !

C’est grâce à ses pionnières que la philosophie moderne put se réapproprier ce précieux objet de réflexion et de recherche du sens : ma bite !

Car, autant vous le révéler ce soir puisque vous êtes venues en nombre boire la semence de mon Verbe, belles jeunes femmes, je suis le fondateur de l’école de turlute la plus renommée du monde : l’école danoise, que j’ai créée en 1976 à Copenhague, dont les travaux sont entièrement dédiés au COUP DE GLOTTE.

Mon goût de l'étude m'a même amené à épouser une Française, originaire de St Claude. Mais, rassurez-vous belles gazelles, elle n'est pas jalouse.

En vérité je vous le dis, pour libérer l’Homme de l’obscurité de l’ignorance, pour tirer parti jusqu’au bout (c’est le cas de le dire) des enseignements de Ste Linda Lovelace, la glotte doit être agile, musclée et mutine.

D’ailleurs, c’est ce que les grands philosophes ont dit de tout temps, et il m’appartient de révéler au grand jour leur enseignement occulté par la bigoterie et l’hypocrisie !

Pour Platon, « il faut savoir qu'il y a dans chacun de nous deux principes qui nous gouvernent et nous dirigent : l'un est le désir inné de la pipe, l'autre l'idée acquise qu'il faut rechercher la glotte » (Phèdre).
Pour Sénèque, « le vit c'est une pièce de théâtre: ce qui compte ce n'est pas qu'il soit long mais qu'il soit bien avalé » (Lettres à Lucilius).
Pour St Thomas d’Aquin, « l'amour transformant l'amant dans la bouche fait entrer l'amant à l'intérieur de la glotte et vice versa » (Commentaire du IIIe Livre des Sentences).
Enfin, pour Bergson, « la vie apparaît comme un courant qui va des testicules à la glotte par l'intermédiaire d'un organisme développé » (L'Évolution créatrice).

Des cassettes vidéo, des DVD et des disques Blue-Ray seront en vente après la conférence, illustrant les leçons de ces grands penseurs. J’accepte les chèques et les cartes bleues. Et je suis disposé à rendre la monnaie en liquide… »

C’est un grand honneur pour notre pays d’accueillir des hommes à l’esprit si universel. Pour la peine, je lui ai acheté un DVD. Celui qui s’intitule « Epictète-moi le gros poupon ». La conférencière a l’air passionné…

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